LES GRAINS DE BEAUTE :
A SURVEILLER DE PRÈS : LES GRAINS DE BEAUTÉ
Tous les ans, les dermatologues se mobilisent pour la journée nationale de prévention et de dépistage anonyme et gratuit des cancers de la peau. Une journée organisée par le Syndicat National des Dermatologues, sous le patronage du Ministère de la Santé et des Solidarités, en partenariat avec l’Institut National du Cancer et avec la collaboration des Laboratoires Dermatologiques Avène
Lieux de dépistage N° Vert : 0 800 777 707 ou www.syndicatdermatos.org
Il existe une multitude de taches et grains de beauté. En règle générale, plus ces derniers sont gros, plus ils sont inoffensifs. Ce qui ne veut pas dire que tous les petits soient dangereux. Ils sont simplement à surveiller… de près !
UN ATOUT DE CHARME QUI PEUT DÉGÉNÉRER
On compte en moyenne une quarantaine de grains et taches de beauté par personne, lesquels resteront la plupart du temps bénins comme les verrues séborrhéiques, les lentigos, les taches « café au lait ». Mais d’autres parfois changent d’aspect : modification de la couleur (ils deviennent noirs) de la forme (apparition d’un halo), de la sensibilité, positionnement à un endroit de frottement favorisant une irritation , et peuvent être à l’origine d’un cancer grave de la peau, le mélanome malin. C’est une tumeur maligne qui se développe aux dépens des mélanocytes cellules pigmentaires de la peau. C’est le type le plus dangereux de cancer de la peau car il se métastase rapidement. Responsable de 75 % des décès dus aux cancers cutanés ( 5 morts par jour), il commence le plus souvent dans le naevus (grain de beauté) ou dans son entourage. Il n’est donc pas vain de dire que toute tache suspecte doit faire l’objet d’une visite chez le médecin. Le grain de beauté qui devient malin subit toute une série de transformations : il augmente de volume, s’étend, se pigmente, change d’aspect et de couleur, s’ulcère, se creuse, suinte, saigne…
PETITS MAIS DANGEREUX
Pour la plupart d’entre nous la sonnette d’alarme intervient trop tard. On ne se méfie pas assez de ces petites taches à nos yeux inoffensives mais qui tuent plus sûrement que la leucémie ! Une fois le processus lancé il faut agir très vite. Pris à son début (quand l’épaisseur de la tumeur est inférieure à 0,75 mm) on obtient 100% de guérison. Mais si le diagnostic intervient tardivement et que l’épaisseur du mélanome atteint les 3 mm, le pronostic, malgré les traitements lourds, ne donne que… 40% de survie au delà de cinq ans. Au moindre doute, demandez conseil à un spécialiste qui décidera, à la suite de l’examen, de retirer ou non le grain de beauté jugé suspect. L’exérèse (l’ablation) s’effectue en un peu plus d’une demi heure sous anesthésie locale. Le naevus est ensuite envoyé en laboratoire d’anatomopathologie pour une analyse qui décèlera la présence éventuelle de cellules cancéreuses. Un examen de contrôle essentiel et indispensable qui permet au médecin de s’assurer que les tissus environnants ne sont pas atteints.
LE DANGER SOLEIL
Eh oui, le grand responsable c’est lui… et la raréfaction de la couche d’ozone qui laisse davantage passer les rayons solaires dangereux (UVC). Si la mode du bronzage excessif est heureusement aujourd’hui passée, les inconditionnels de la peau « pain brûlé » sont encore hélas nombreux. Le mélanome malin est en progression constante avec environ 4500 nouveaux cas par an. Chacun d’entre nous possède dès l’enfance un capital solaire qu’il faut préserver et ne pas dépasser. Or, saviez-vous que le soleil multiplie le risque de mélanome par mille en provoquant un vieillissement cutané accéléré ?
SAVOIR SE PROTÉGER
Il n’est bien sûr pas question de fuir le soleil, indispensable à la vie, à notre santé, à notre bien-être. Il suffit simplement de savoir se protéger et de respecter quelques règles simples et élémentaires. Pour les peaux les plus fragiles (celles de blonds et des roux, les peaux mates développant moins de mélanomes), ayez le réflexe écran total ou crèmes à indices de protection élevée. Préférez les résistantes à l’eau, car les gouttes d’eau de mer réverbèrent le soleil et donnent de cuisants coups de soleil… même à une mètre sous l’eau ! Ne vous exposez pas aux heures les plus dangereuses (entre 12h30 et 14h30). Faites attention aux jeunes enfants et aux adolescents qui pendant ces deux heures devront porter tee-shirt, lunettes et chapeau de soleil et ce, impérativement.
MARTINE VIAL