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LES MEDUSES

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ATTENTION AUX MEDUSES !

Physalia_physalis

Elles Flottent majestueuses, élégantes, transparentes, comme des ombrelles déployées dans les eaux, délicates corolles se mouvant avec la grâce de ces belles qui se savent admirées…

Ces élégantes cnidaires sont les méduses, vieilles de 600 millions d’années. Des êtres simples, faites à 95 % de gélatine, donc d’eau. Sans cerveau, sans cœur et sans poumon. Juste des sortes de cloches, munies chacune d’un orifice qui fait à la fois office de bouche et d’anus. Elles pourraient se contenter de n’être que cela et flotter habillées de magnifiques couleurs. Eh bien non, elles sont aussi munies de tentacules venimeuses, aussi belles à regarder que dangereuses à toucher. Leur famille : les cnidaires, métazoaires les plus primitifs qui nous donnent une idée de ce que devait être la structure de nos « ancêtres », d’il y a plusieurs centaines de millions d’années. C’est-à-dire réduite à sa plus simple expression, une sorte de sac sans véritables organes avec une seule ouverture : c’est à travers celle-ci que la nourriture est introduite et que les déchets sont rejetés. Ajoutez-y des tentacules qui peuvent infliger une piqûre douloureuse sur la peau humaine, tentacules couverts de petits boutons contenant un venin urticant. Les piqures qu’ils provoquent sont toujours désagréables, parfois mortelles pour l’homme. L’animal passe d’abord par un stade de petit polype fixé sur un rocher. Il produit ensuite des méduses libres. Leur croissance est rapide. Emportées par les marées et les courants, elles sont aussi capables de nager faiblement pour se maintenir près de la surface. Rejetées sur la côte et les plages, elles ne peuvent retourner dans l’eau et meurent très rapidement mais leurs tentacules peuvent rester urticants plusieurs jours encore après leur « mort ».

Le terme cnidaire est originaire du grec Knidé qui signifie ortie. Les tentacules des méduses constituent donc leur meilleure défense. Ils sont truffés de petites capsules appelées nématocytes qui contiennent un long filament enroulé.

Trachymeduse

Chez certaines espèces il est barbelé, chez d’autres il contient du poison. Effleuré par un corps étranger, la capsule explose : le filament urticant se déroule et pénètre dans le corps ou la peau de celui qui a osé troublé de calme de cet étrange habitant des mers. Ce filament muni de quelques stilets et de nombreux crochets s’accroche alors à la proie pendant que le venin est éjecté par un orifice qui se trouve à son extrémité. Pas de panique tout de même : tous les cnidaires ne sont pas dangereux pour l’homme… mais il en existe tout de même 4000 espèces répertoriées dans toutes les mers du globe. Celles qui côtoient nos côtes ne sont pas des géantes mais on compte chaque année plus de 2500 envenimations entre la Rochelle et la frontière espagnole (y compris les envenimations par le vives). La plus dangereuse ? La Chironex Fleckeri, responsable de nombreux morts en Australie et en Asie du Sud-est en particulier aux Philippines. Une cuboméduse qui n’est pas une géante au départ, puisque sa cloche, de forme cubique, n’atteint que 20 cm d’envergure. Mais elle traîne derrière elle des dizaines de tentacules d’environ 10 mètres de long, riches de 4 à 5 milliards de crochets venimeux. De quoi frémir lorsque l’on songe que le décès peut intervenir 30 secondes à une ou deux minutes après la fâcheuse rencontre avec l’animal…

Les marins, eux, se méfient des Physalies, baptisées Galères Portugaises du fait que leur cloche est comme surmontée d’une sorte de crête en forme de voile . Leurs tentacules peuvent atteindre 30 mètres ! Il n’est pas rare de les apercevoir sur nos côtes portées par les courants du Golf Stream. Leurs brûlures sont sévères et des cas mortels ont été signalés. Mais la plus redoutée par les habitants de la Méditerranée, c’est Pélagia Noctiluca. Une superbe phosphorescente dont les puissants nématocytes causent des brûlures vives, provoquent des cloques sur la peau et donnent de cuisants accès de fièvre. Sans que l’on sache bien pourquoi elles jouent les envahisseuses par cycle de 12 ans, ce qui signifie qu’à ce moment là elles peuvent aller jusqu’à pulluler ! Elles se maintiennent pendant un à six ans, disparaissent puis reviennent effrayer nageurs et plongeurs. De nombreux scientifiques évoquent également le réchauffement climatique pour expliquer leur soudaine invasion. Pour lutter contre ces envahisseuses, de plus en plus de plages sont équipées de filets anti-méduses pour protéger les baigneurs.

Premiers soins d’urgence : première chose à faire, rincer longuement avec de l’eau de mer (l’eau douce réactive la douleur) puis essayer d’ôter les filaments urticants avec une pince à épiler. Appliquer ensuite du sable pour retirer toutes les cellules urticantes restantes. On peut aussi chauffer avec le bout d’une cigarette incandescente pour coaguler le venin. Mais attention vous pourriez faire pire que mieux. Les marins, eux, appliquent de l’huile d’olive, du vinaigre ou une solution de carbonate de sodium. Mais n’hésitez pas à consulter un médecin qui prescrira au besoin des antalgiques puissants, des antihistaminiques pour prévenir tout risque d’allergie grave et des médicaments pour soulager le cœur des personnes fragiles.

MARTINE VIAL

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