LES NOUVEAUX PAUVRES
“Les nouveaux pauvres”
Cette nouvelle expression s’oppose à celle des “nouveaux riches” apparue pendant l’entre-deux-guerres. Générée par les mutations du monde du travail et l’instabilité réelle offerte à l’individu dans la société actuelle, cette condition sociale est une réalité propre à nos pays occidentaux.
Les nouveaux pauvres se caractérisent par la désocialisation: pas tout à fait pauvres au point de vivre sous les ponts, ni suffisamment riches pour avoir la chance de vivre convenablement sous un toit en s’alimentant à leur faim, les nouveaux pauvres ont des caractéristiques sociales diverses:
- Le monde du travail demandant un changement de lieu géographique, les pauvres n’ont plus la chance de se retrouver habitant avec leur famille au sein d’un même foyer. D’où des frais supplémentaires générés par un loyer.
- Les jeunes ont du mal à trouver un emploi en sortant de leurs études: de plus en plus de jeunes personnes n’ayant jamais travaillé, ne peuvent pas se loger et vont de saquat en squat dans un phénomène d’itinérance.
- L’instabilité familiale: un nombre croissant de divorces s’observe à l’heure actuelle, désocialisant l’un des deux conjoints, parfois les deux, entraînant un problème avec leur travail ou des dérives comme l’alcoolisme, les drogues ou le suicide.
- La multiplication de l’emploi précaire, les CDD, le temps partiel, les indemnities chômage minimales, engendrant des problèmes matériels supplémentaires lors de la perte de ce type d’emploi, et créant la catégorie des “travailleurs pauvres”.
Une conséquence du surendettement
Ces personnes bien qu’ayant un emploi la majeure partie de l’année, demeurent dans la pauvreté à cause de leur faible revenu. Nombre d’entre elles dormant dans leur voiture et s’en vont travailler le lendemain comme si de rien n’était. Certains dorment à l’accueil de nuit de leur ville en attendant d’améliorer leur condition de vie.
Parfois victimes d’un brusque changement de condition de vie tel qu’un divorce, et surendetté, le nouveau pauvre a en général trop de pudeur pour solliciter de l’aide des organismes sociaux: ayant parfois par le passé connu une vie de français moyen, il ne se résoud à sa nouvelle condition qu’au prix du labeur et de la régularité de son emploi qui est suscpptible de le faire sortir de sa situation. Sauf que ses revenus sont engloutis dans les dettes qu’il a contractées et qui ne lui permettent plus de se nourrir convenablement.
Quelques chiffres
Un bien triste tableau qui nous apprend selon le rapport 2007-2008 de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES)(source Wikipédia), que “le nombre de travailleurs pauvres est passé de 1,47 million en 2003 à 1,74 million en 2005 soit « 7% des travailleurs ». 78% des travailleurs pauvres occupent un emploi toute l’année, dont 21% à temps partiel (contre 14% pour l’ensemble des travailleurs), et gagnent en moyenne 775€ par mois au titre de leur activité qui représente 72% de leurs revenus disponible, le reste venant de prestations sociales. En 2003, sur 1,3 millions de travailleurs pauvres, 39 % avaient été au chômage une partie de l’année. Les 61 % restants avaient travaillé toute l’année, comme indépendants (20 % de tous les travailleurs pauvres), comme travailleurs à temps plein (12 %) ou comme travailleurs à temps partiel (35 %).”
En 2023, les nouveaux pauvres représentent 30% de plus qu’en 2008 et ce nombre a encore augmenté depuis le Covid. Une autre catégorie de nouveaux pauvres est venue s’ajouter chez les entrepreneurs et commerçants qui sont obligés d’arrêter leur travail à cause de l’augmentation des prix des produits de base, de l’électricité et du gaz.
De quoi parler véritablement d’une triste réalité sociale…
Les épiceries sociales voient arriver un nouveau type de public: chefs d’entreprise en faillite, dont les comptes sont bloqués petits commerçants qui mettent clef sous porte, salarié qui n’arrivent pas à boucler leur fin de mois, les plus de 50 ans, les familles monoparentales, les mères célibataires qui parfois ont un emploi à plein temps pourtant.
Une situation qui se détériore depuis janvier 2008 avec l’accroissement du prix des denrées alimentaires, des loyers et de l’énergie. Aujourd’hui en France, des milliers de ménages ont des impayés de loyers supérieurs ou égaux à deux mois, soit 96% d’augmentation sur les 4 dernières années. Un constat alarmant qui incite plusieurs associations de lutte contre la pauvreté à établir un plan d’action pour éviter les expulsions en nombre prévues après la trêve hivernale:.
Des contacts utiles…
Haut commissaire aux solidarities actives contre la pauvreté
Si vous constatez l’apparition de plusieurs signes révélateurs d’une situation difficile, vous pouvez :
– Solliciter des aides auprès des organismes sociaux .
– Obtenir des délais de paiement en négociant directement avec les créanciers, en saisissant le juge d’instance de votre domicile (dettes de crédit à la consommation, de loyer, ou d’un montant inférieur à 10 000 €) pouvant accorder des délais de paiement de 2 ans maximum – l’avocat n’est pas obligatoire- ou en demandant au trésor public un étalement du paiement de l’impôt sur le revenu.
– Alléger les échéances de prêts par un aménagement ou une consolidation des prêts en cours.