PSYCHOLOGIE : DE L’IMPORTANCE DE CESSER D’ENVIER MAIS DE CONTINUER À AVOIR ENVIE!
Qui n’a jamais été confronté à l’envie, cette pulsion dévastatrice qui peut rendre si aigri souvent, si injuste, parfois, et tant malheureux chaque fois?
Dans le langage chrétien, l’envie est un des vices qui composent les 7 pêchés capitaux définis parle fameux Thomas d’Aquin.Il y découpe dans cette “envie” une certaine progression avec un commencement, un milieu et une fin.
1- Tout d’abord, l’envie génère le désir d’amoindrir la gloire d’autrui soit discrètement (chuchotement malveillant, diffusion d’une rumeur), soit ouvertement (diffamation)
2- Ensuite, ce qui en découle c’est la jubilation (d’avoir causé des difficultés qui atteignent autrui), ou la déception (devant la réussite éclatante de l’autre malgré nos entraves)
3- En dernier lieu, il y a la haine.
Psychologiquement parlant, l’envie désigne un désir dont la personne qui en souffre ne connaît pas l’origine. Souvent, cela part d’un effort de ressemblance, donc une insatisfaction d’être ce que l’on est. L’envie est un sentiment de colère exacerbé par le fait qu’un autre possède ce qu’on n’a pas.
La nuance entre désir et envie, donc convoitise
Il y a souvent une confusion d’emploi dans le langage courant entre “désir” et “envie”…
Tandis que le “désir” relève de tout ce vers quoi tend la personne, tant au niveau des souhaits que des rêves, de la volonté, des aspirations, ou des projets (très constructif), l’”envie” relève de tout ce qui encourage l’individu à dévier, comme les pulsions, ou les convoitises, et qui le conduit donc aux bas instincts (très destructeur)
Lorsqu’on est dans l’envie, on se situe souvent dans la convoitise:
“je convoite ce que l’autre a pour lui ressembler”, en d’autres termes, “je trahis le désir profond d’être moi-même.” Et là, vous l’aurez compris, le bât blesse!
Car si l’on dévie de soi, on s’égare dans la quête essentielle de soi-même. N’oubliez pas qu’il est extrêmement important d’apprendre à se connaître soi tel que nous sommes réellement au fond de nous. Si ce que l’autre possède suscite notre jalousie, il faut savoir qu’une fois l’objet de la convoitise possédé, nous ne serons peut-être pas plus “construit” personnellement car l’objet en question ne viendra en aucun cas combler la carence qui a suscité l’envie: soit l’objet ne nous correspondra pas réellement alors qu’il étincelle sur l’autre, soit il viendra momentanément nous combler jusqu’à ce qu’une autre convoitise se substitue à lui! C’est alors une quête sans fin et surtout une déception permanente: :
“j’ai beau chercher à posséder ce que l’autre a pour mieux lui ressembler, je ne suis jamais satisfait de ma possession une fois que je l’ai. Pourquoi? “ Parce que je m’éloigne chaque fois plus de moi, tout simplement!
Et oui: si les objets que nous désirons appartiennent toujours à autrui, c’est parce que c’est autrui qui les rend désirables! Cherchons donc à savoir pourquoi on souhaiterait tant être cet autre, et faisons en sorte que les qualités de l’autre qu’on envie tant deviennent aussi les nôtres!
En conclusion, cessons d’envier l’autre, car non seulement les bas instincts de haine seront canalisés et anéantis pour la plus grande sérénité de notre âme, mais en plus en nous efforçant à être heureux pour l’autre, ce sera la porte ouverte à l’harmonie vis-à-vis de nous – mêmes. La générosité appelle la générosité tout comme la haine entretient la haine. Et plus on se rapprochera de nous, plus on se structurera. Commencez par “avoir envie “en vous fixant des objectifs bien à vous qui ne seront pas forcément ceux des autres.
Lisez également notre rubrique “l’art et la solitude” de ce mois la triste vie de la Cousine Bette que Balzac évoque dans sa mythique “comédie humaine”y est analysée, et méditez sur tout ce près de quoi cette fausse héroine est passée en s’obstinant sur sa jalousie…
Karine MICARD