LE MOIS DU MUGUET
LE MUGUET
Le muguet est originaire du Japon.
• . Caractérisée par deux feuilles enrobant une hampe florale unique portant toutes ses fleurs, en forme de clochettes, du même côté. La floraison intervient d’avril à juin. De juillet à octobre, chaque fleur donne une baie rouge contenant 2 à 6 graines. « Convallaria majalis » est le nom botanique du muguet, que certains appellent également « lys des vallées ». Il s’agit d’une plante herbacée haute de 10 à 30 cm. Ses fleurs, très odorantes et blanches, en forme de clochettes, sont portées toutes du même côté. Le muguet est une plante vivace qui se multiplie par son rhizome. En dehors de son aspect décoratif, cette plante bulbeuse est aussi utilisée pour soigner certaines maladies du cœur.
Mythes, légendes et traditions
La légende grecque veut que le muguet ait été créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour permettre à ses neuf muses de fouler de leurs pieds nus un tapis naturel soyeux et parfumé.
En Angleterre, les larmes versées par Marie au pied de la croix auraient donné naissance au muguet, d’où son nom populaire de «larmes de Marie».
Le muguet est une fleur qu’on offre traditionnellement le 1er mai, jour de la fête du travail.
Plante originaire du Japon, sa présence en Europe remonte au Moyen Âge. Les Celtes lui accordaient des vertus porte-bonheur. Au Moyen Âge, le mois de mai était celui des accordailles et les futurs mariés accrochaient du muguet dans les cheveux de leur bien-aimée. Le 1er mai 1561, le roi Charles IX instaura la tradition d’offrir cette fleur en guise de porte-bonheur.
C’est au début du siècle dernier que le muguet devint vraiment la fleur du 1er mai et ce en raison de plusieurs événements. En 1890 à Paris, lors d’une manifestation, des ouvriers défilèrent en portant à la boutonnière un triangle rouge, afin de marquer leurs revendications, à savoir la division de la journée en 3 huits : travail, sommeil et loisirs. Ce triangle fur ensuite remplacé par la fleur d’églantine puis par le muguet, cravaté de rouge. Le 1er mai 1895, le chanteur de charme comique Félix Mayol, célèbre pour son « viens poupoule », remplaça à sa boutonnière son traditionnel camélia par du muguet. Et en 1900, à la Belle Époque, nombre de grands couturiers français se mirent à offrir à leurs clients et aux petites mains des brins de muguet. (Futura maison magazine)
Une autre légende veut qu’à la création du monde, le muguet ait orné la porte du paradis. Ses clochettes tintaient chaque fois qu’un brave homme en franchissait le seuil.
Au Moyen Age, en pays d’Oc dans le sud de la France, mai était le mois du «libre courtisement». Les filles choisissaient leur fiancé et échangeaient des baisers contre des pièces de monnaie destinées à enrichir leur dot. Les femmes mariées pouvaient impunément recevoir les hommages de leurs amants.
En Allemagne, le muguet conjurait le mauvais sort et les maléfices jetés par les sorciers et les démons, les nuits de sabbat.
A Saint-Paul-Trois-Châteaux, petite ville de la Drôme (F), la tradition du muguet porte-bonheur est née vers 1560. Chargé par la reine Catherine de Médicis d’une mission secrète auprès de la riche famille romaine Borghèse, un noble chevalier revient avec une profusion de fins bracelets de muguet. Charmé, le jeune roi Charles IX donne l’ordre d’en distribuer chaque printemps aux dames de la Cour, en guise de porte-bonheur. La coutume s’étend rapidement à travers tout le pays. Et la vente libre du muguet est autorisée une fois l’an, sur les places publiques.
Au début du XXe siècle, les grands couturiers français offraient un brin de muguet à leurs petites mains et à leurs clientes. Christian Dior en fait sa fleur fétiche et l’emblème de sa Maison de couture. Sa collection 1954 «Ligne Muguet» lui est dédiée. Chaque mannequin en porte un brin lors des défilés.
UN PEU D’HISTOIRE : Associé à la Fête du travail
En 1886 à Chicago (USA), une violente manifestation orchestrée par les grands syndicats ouvriers américains, – qui tentent depuis deux ans d’imposer aux patrons la journée de travail de 8 heures (6 jours/semaine) –, est violemment réprimée dans le sang le 1er mai, date à laquelle les contrats de travail sont traditionnellement renouvelés.
Un an plus tard à Paris, lors du Congrès de la IIe Internationale socialiste, une manifestation met les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement la journée de travail de 12 à 8 heures. Le 1er mai est proclamé Journée internationale de revendication sociale. Dès l’année suivante, chaque 1er mai voit défiler des ouvriers portant à la boutonnière un triangle de tissu rouge symbolisant la division de la journée en trois parts égales: travail, sommeil, loisirs.
C’est en 1907, en Ile-de-France, qu’apparaît le brin de muguet cravaté de rouge. Mais en 1919 seulement, que le Sénat ratifie la journée de 8 heures.
Le 24 avril 1941, à l’instigation du syndicat CGT, le 1er mai est désigné Fête du travail «fériée, chômée et payée». Mais aujourd’hui encore, il n’est toujours pas considéré comme une fête légale.
Le 1er mai est férié en Allemagne, France, Belgique, Luxembourg, Italie, Pologne, République tchèque. Ailleurs en Europe (Suisse, Pays-Bas en particulier), il n’est pas considéré comme jour chômé officiellement. Mais la plupart des entreprises de la construction et de la métallurgie concèdent à bien plaire à leur personnel un jour de congé en l’honneur de la Fête du travail. En Grande-Bretagne, c’est le premier lundi de mai (et non le 1er mai) qui est chômé. Aux Etats-Unis et au Canada, la Fête du travail est célébrée le premier lundi de septembre, les puissants syndicats nord-américains refusant de s’aligner sur leurs homologues européens.