AMOUR : A LA RENCONTRE DES HOMMES
Pour commencer 2017, j’aimerais vous remettre un texte que m’avait écrit un ami journaliste pour tepaseul. Les années ont passé et ce texte me parait essentiel à relire dans notre conjoncture actuelle.
A la rencontre des hommes qui vont à la rencontre des hommes
« lorsque mon évêque m’a demandé de quitter la Palestine pour être curé en Israël, alors qu’une partie de ma famille avait beaucoup souffert des Israéliens, j’ai cru à une plaisanterie et puis je me suis dis pourquoi pas ? »
Né à Bethléem, le père Jaar d’origine palestinienne puis prêtre à Eilat et maintenant en Jordanie est un de ces hommes qui considère que la vie ne vaut que par les rencontres que l’on peut faire. Le meilleur moyen de les faire et de les susciter y compris pour ceux pour qui en première intention ce ne semble guère évident. Ecoutons le : « à Eilat je n’ai d’abord pas compris cette indifférence parfois même cette haine entre cousins, entre frères. Et si une partie de ce malentendu ne provenait en fait que d’une méconnaissance de l’autre ? » . D’où l’idée de réunir des enfants au tour d’un thème fédérateur. Quel meilleur thème alors que le jeu, le sport. Très vite l’idée d’une équipe mixte israélo palestinienne de foot est née et ça a bien fonctionné. Donner un même « but « aux enfants quelque soit leur origine même s’il ne s’agit ici que de contrôler la course d’un ballon est un excellent moyen de découvrir l’autre et d’apprécier ses qualités sans s’arrêter à ses défauts.
Les enfants d’abord puis les parents.
Cela fait maintenant plusieurs années et plusieurs équipes que l’idée tourne bien y compris au sein même d’équipes masculines mais aussi féminines , ce qui n’est pas toujours facile au Moyen orient. A travers les enfants, les parents ont appris désormais à se connaître. « Et il est beaucoup plus difficile de haïr, celui que l’on connaît ! »
Responsable désormais d’une paroisse située au Nord de la Jordanie sur le lieu historique du baptême de Jésus Christ par Jean Baptiste , non loin de l’Irak le père Jaar continue son sport mixte mais s’occupe aussi d’orphelins irakiens frappés par la guerre, notamment blessés et ils sont nombreux à avoir besoin de soins. Il a aussi un beau projet qui se réalise sur un terrain offert par le Royaume jordanien, il a commencé la construction d’une église pour tous les Chrétiens. Son souhait pour 2007 en dehors de l’aboutissement de toutes ses action qu’enfin cette année soit « l’année de l’autre », cet autre reconnu comme différent mais surtout pas comme ennemi potentiel.
Jean BIDART