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AMOUR : DE LA TENDRESSE POUR LES FETES

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DROIT DE TENDRESSE PAR WYDIANE KHAOUA – BRIEZ

Pourquoi ne la libérons-nous pas, cette chère tendresse qui imprègne nos corps sans même que l’on y prête attention? Quelles barrières nous créons-nous pour la brider ainsi? Nous faudrait-il une promulgation de loi pour que cela éveille nos actions et pensées? Arrivé là, l’heure serait grave, mais s’il le faut, alors, nous qui avons l’habitude d’agir car on nous y autorise, peut-être pouvons-nous nous pencher sur cette loi de principe fondateur que représenterait le droit à la tendresse… Non pas avec des bulletins de votes et une opinion publique mouvementée, mais avec des gestes, des mots, de l’empathie, des regards, de la maturité, et bien évidemment, du cœur.

unknownNon ! Face à ce droit, nous n’avons de compte à rendre à personne.

Non ! Nous ne gagnons et ne perdons rien.

Non ! Nous ne serons pas reconnus publiquement pour en être un représentant.

Non ! On ne peut être attaqué.

Non ! Il n’y aura ni révolution, ni roi, ni jugements…

Oui ! Enfin serons-nous peut-être plus humains.

Ce soir, une profonde tristesse m’anime, alors même que mon être déborde d’incompréhension. Et, parce que j’aime à savoir la tendresse circuler, j’écris ce mot, et propose ce droit de cœur, au cas où il serait oublié… Et si ne serait-ce qu’un instant, l’énergie de tendresse retrouvait corps entre deux mots, il en naîtrait un « merci ».

Commençons donc par voir que la tendresse n’est ni « cul-cul », ni difficile, ni inutile, ni finie. La tendresse est là où on la regarde, là où on la dit, là où on l’émane. La tendresse fait partie de nous, si cela n’est pas-même l’énergie qui nous a permit de nous incorporer Ici et Maintenant, par amour pour notre Terre, par amour pour notre expérience, par amour pour nos intégrations et créations

Il est vrai que la tendresse n’a pas de valeur monétaire, qu’il n’y a pas de situations à tendresse potentielle, ni de tendresse intérieure brute.

En revanche, il y a des sourires dans le métro, des caresses aux êtres aimés, un échange avec un sans-abri, un sac pesant soulevé pour un papi, des annulations de paroles déjà lancées, des « on pose les armes? », des mots doux à un enfant, des « juste comme il aime », une oreille tendue, un « merci d’exister » lors d’un appel téléphonique difficile, des « je t’aime », des attentions pour ceux qui ne se souviendront peut-être jamais de nous, des « juste pour le plaisir », une main cherchant l’autre devant un film, des petits rien qui nous font rire, du coeur là où on ne le mettait pas ou plus, des clins d’oeil à observer, des « laissons tomber, non? », des regards aimants, et tout ce qu’on invente chaque jour.

La tendresse ne fait pas peur, elle nous fait juste du bon, et balaye ce qui ne la regarde pas. La magie de la tendresse, c’est que « plus y’en à, plus on aime ».

Fuir l’énergie de tendresse serait comme fuir de son corps, fuir de notre être.

N’en avons-nous pas marre de piquer ceux qu’on aime par peur d’être piqué, où parce que « c’est lui qui a commencé !!! »?

N’en avons-nous pas marre de souffrir de la non-tendresse des autres sans se demander si nous-même étions dans cette énergie?

N’en avons nous pas marre de regarder de travers la moindre personne qui ose encore aider quelqu’un ou nous demander un petit quelque chose avec le sourire (« qu’est ce qu’il me veut celui là…?)?

Flower_Bar_KeyvisualN’en avons nous pas marre de punir nos enfants alors qu’ils n’aspirent qu’à un minimum de tendresse de notre part?

N’en avons nous pas marre de penser « qu’en tant qu’adulte », la tendresse c’est plus pour nous…

N’en avons nous pas marre de mener la bagarre pour un oui ou pour un non, alors qu’avec une pincée de cœur, plus rien de l’histoire ne tient debout…

La non-tendresse bloque le moteur circulatoire des flux entre chacun, et cristallise les énergies en instance. Cette paralysie énergétique due à la crispation de notre essence de tendresse met nos corps, et donc tout ce qui en émane, dans l’impasse. Ensuite, on se demande « ce qu’on a bien pu faire pour que cela arrive »… Alors que l’on a simplement figé notre plus belle valeur d’échange, notre trame au partage.

La tendresse est une des manifestation de nos codes, qui aime à être mise en vie pour nous impulser vers nous-même, et donc vers autrui.

La tendresse est un essentiel, une impulsion de cœur qui trouve résonance dans chaque particules de matière.

Elle plurielle les liens, tout en respectant leurs mouvements.

Elle est l’émanation sensible de nos parcelles d’essence..

Ne pas laisser circuler l’énergie de tendresse représente, à mon sens, un des plus durs égoïsmes de l’humanité, ne serait-ce que vis à vis de nos corps ignorés.

Pour prendre la mesure de la force que porte la tendresse incarnée dans notre quotidien, nous pouvons peut-être imaginer que nous serions tels des kayakistes évoluants au fil de l’eau, et que la tendresse serait notre pagaie.

Tout kayakiste ne s’imaginerait pas se lancer dans une aventure aquatique en sachant qu’il va croiser des rapides et autres obstacles, sans prendre sa pagaie avec lui. Face à un parcours mouvementé, plus la pagaie s’inscrit profondément dans l’eau, plus elle fait avancer le tout. Si on la perd, on part inexorablement à la dérive… Et si par malheur, même avec elle, on se prend un roc ou l’on se coince, c’est en redoublant de force d’appui sur elle qu’on arrive à se sortir d’impasse, même si cela peut se révéler fatiguant.

Mais que préfère le kayakiste: redoubler d’intensité d’appui sur sa pagaie quitte à s’essouffler momentanément, ou bien laisser l’eau couler tout en restant bloqué une heure, puis deux, voire toute la nuit, car l’effort l’épuise? Je doute fort que la nuit passée seul sur l’eau lui soit plus agréable que la solution lui demandant de l’effort. En effet, on n’a pas encore vu de kayakiste jeter à l’eau sa pagaie, en jugeant le courant trop mouvementé pour gérer son parcours. Si c’était le cas, il risquerait de perdre littéralement son axe de trajectoire dans les rapides, voire, de perdre la vie.

La pagaie est à la fois outil de direction, de nuances, de vitesse, de secours, mais aussi de créativité, de jeu…de complicité avec les mouvements du canoë évoluant sur l’eau.

Leuchtender Stern am geschmückten Weihnachsbaum

Nous sommes bien inscrit en matière, Ici et Maintenant, évoluant au fil de nos instants d’être. Partant de là, où comptons-nous donc aller sans l’outil essentiel que représente l’énergie de tendresse?

Demandons-nous alors où est ce que nous posons la tendresse dans notre corps, dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos gestes… Et surtout, où est ce que nous ne le la voyons pas.

Si le droit à la tendresse n’existe pas, c’est que peut-être, nous ne sommes pas sensés nous poser la question. Cela pourrait être comme se demander « pourquoi le droit au poivre dans la cuisine n’existe pas? ». Simplement, l’expérience montre que la tendresse, contrairement au poivre pour la cuisine, n’a apparemment, malgré ses miracles, pas encore été reconnue comme releveuse de saveur… comme éleveuse de conscience.

À ce titre, chaque être est donc en mesure de choisir son sentier sur la richesse du terrain de la tendresse, mais avant cela, faudrait-il encore le déceler, à l’intérieur, comme l’extérieur.

Bien plus qu’un « droit », la tendresse est une des précieuses clefs dont nous disposons au sein de ce que nous sommes, et qui à mon sens, malgré notre fâcheuse tendance à l’égarer, n’a pas fini de nous démontrer sa lumière.

Wydiane – mercredi 28 décembre, Sarlat, 00h00

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